CEO fondateur de l’agence média Rezau Est, basé à Nancy, Benoît Harduin explique comment la période de confinement a été gérée pour ses équipes. Il se projette dans l’avenir pour anticiper les demandes et le positionnement des marques dans ce « monde d’après ».
– Comment REZAU EST s’est organisée depuis le début du confinement ?
– Tout d’abord, nous avons mis en place le télétravail pour l’ensemble des collaborateurs. Nous nous sommes quittés physiquement le lundi 16 mars à 11h30 avec nos ordinateurs sous le bras, sans trop savoir quand nous allions nous retrouver. En tant qu’agence média nous avons dû faire face à une vague d’annulation-report pendant les premières semaines du confinement. Nous avons donc été sur le pont pour « tricoter et détricoter » les plans médias de nos annonceurs tout en les conseillant et s’adaptant à la situation. Les visioconférences se sont multipliées pour faciliter les prises de décisions sachant que nous utilisons ces moyens d’échanges depuis longtemps avec certains clients. Nous réalisons des points réguliers avec nos clients afin de conserver la proximité qui nous lie avec eux. A l’intérieur des équipes, ces outils nous permettent d’échanger régulièrement pour entretenir notre dynamisme.
– Vos clients sont-ils actifs ? Quelle communication privilégient-ils dans cette période ?
– Nous avons eu trois types de situation. Ceux qui sont restés 100% actifs car leurs produits étaient disponibles et leurs canaux de vente en fonctionnement (hygiène et beauté – agroalimentaire). Les annonceurs institutionnels qui ont souhaité adapter leurs discours pendant la crise avec des messages liés à la situation (mutuelle – assurance – collectivités territoriales). Et enfin ceux qui ont annulé leurs prises de paroles (évènementiel – culture – musée- tourisme- retail)
– En quoi cette période changera-t-elle la communication des marques et comment [REZAU EST] a-t-elle prévu de s’adapter ?
– Cette période a accéléré la digitalisation de nos sociétés. Elle aura des répercussions sur les comportements des consommateurs que ce soit dans leurs habitudes, leurs attentes et l’arbitrage de leur pouvoir d’achat. Les marques vont continuer à communiquer mais l’arbitrage sera plus orienté business qu’image.
Nous avons renforcé notre proximité avec nos clients en architecturant leur « data consommateur » pour rendre cette matière première dynamique pour l’activer de manière transversale et développer une nouvelle approche de la stratégie de moyen et du media planning. Repenser les stratégies de moyen avec une vision 360° en utilisant la data comme ciment.
Chaque crise remet en cause les modèles existants et invitent les annonceurs à repenser l’équation de la communication. Nous développons depuis 2 ans cette approche du data planning et nous pensons que la crise actuelle va accélérer sa mise en œuvre.