Gérant de l’agence strasbourgeoise Cup of Zi, Alain Berizzi admet que la crise liée au coronavirus a eu un impact fort sur son agence et son activité. Il se projette toutefois sur « l’après » où, pense-t-il, les valeurs de marque pourraient évoluer.
– Comment CUP OF ZI s’est organisée depuis le début du confinement ?
– Nous avons gardé l’agence ouverte avec une permanence. Notre entité ayant une structure légère en ce moment, nous avons pu organiser rapidement la mise en télétravail du reste de l’équipe via notre IT manager. Notre stagiaire est partie en home office depuis le début du confinement, la gestion des actions en cours se faisant de semaine en semaine par échange téléphonique ou e-mailing. Nous avons avancé nos projets avec nos collaborateurs de proximité « freelances » ou « indépendants » suivant les retours clients.
En termes de prospection, une ou deux réponses à des appels d’offres ont été soumises pendant le confinement. Les quelques contacts clients sont restés très peu opérationnels sans demande de nouveau projet. Et les appels d’offres en attente de réponse ont été décalés.
Nous n’avons donc pas eu de retours et de possibilités de projection sur ces sujets – ce qui nous aurait permis, peut-être, une meilleure analyse des mois à venir.
Nous n’avons fait que gérer en flux tendu les projets en cours afin de les faire avancer, et éventuellement de les terminer.
Nous avons dû aussi, sans perspective claire quant à l’issue du confinement, mettre un terme à la deuxième période de stage de 3 mois de notre stagiaire. N’ayant plus de projets entrants et ne pouvant assurer en télétravail une qualité de suivi de stage optimale, nous avons préféré nous retirer de notre engagement avec l’école.
– Vos clients sont-ils actifs ? Quelle communication privilégient-ils dans cette période ?
– Nous n’avons pas pu maintenir de relations « effectives » avec nos clients: les quelques travaux en cours ont été soit annulés, reportés, mis en stand-by, soit difficilement avancés. Une grosse partie de nos contacts étant en télétravail ou en chômage technique – donc peu disponibles – nous n’avons pas eu de retours sur leurs potentiels engagements pour les prochains mois. Et pas de nouvelles demandes, avec des actions – agences sur nos clients existants. Il est donc difficile de projeter un point de vue…
Nous pensons que les services de communication ont géré en interne les urgences. Communication de crise, réseaux sociaux etc. sans faire appel à des services extérieurs. Il en sera peut-être de même à la reprise en mai-juin, dans un premier temps ?
– En quoi cette période changera-t-elle la communication des marques et comment CUP OF ZI a-t-elle prévu de s’adapter ?
– A ce stade, nous ne pouvons prendre la place des marques que nous suivons, et nous pencher sur la valeur de leurs projections après cette phase vis-à-vis de leurs clients ou consommateurs. Le marché ne sera peut-être pas à l’écoute d’une remise en cause profonde et complète des process de marque, en tout cas sur du long terme.
Nous espérons néanmoins une prise en compte différente des valeurs de marque: Plus axée sur la valorisation du sens et des valeurs premières, avec des impacts plus faible en termes d’opérationnalité (production / livraison).
Nous espérons aussi une logique de consultation privée ou publique allégée sur la région Grand Est car nous engageons du temps dans ces réponses, sans avoir une parfaite maîtrise des retours et des choix finaux. Cela n’a finalement comme principe récurrent que de fragiliser un peu plus encore les petites structures qui jouent le jeu des réponses dans l’espoir de développer leur business… Ce principe n’est plus viable suite à ce ralentissement et à cette crise.