Co-gérant de l’agence événementielle basée à Strasbourg Passe-Muraille, Aurélie Ehret partage la difficulté du secteur durant cette crise sanitaire. Elle garde espoir en l’avenir et, avec ses associés, prépare l’événement de demain.
– Comment PASSE MURAILLE s’est organisée depuis le début du confinement ?
– Pour nous, l’annonce du confinement a été assez brutale. Le jeudi précédent, le télétravail avait été fortement encouragé par le gouvernement et nous avions décidé avec les trois autres associés de l’agence de le mettre en place à partir du lundi 16 mars. Nous avions donc communiqué auprès de nos collaborateurs pour les inciter à s’organiser, à prévoir ce dont ils avaient besoin. Mais aussi les prévenir qu’étant donné le contexte, il était très probable que nous devions assez rapidement utiliser le dispositif de chômage partiel car nos événements prévus en avril, mai, juin étaient en train d’être annulés ou reportés les uns après les autres.
Depuis maintenant un peu plus de 5 semaines, nous avons dû mettre au chômage quasiment l’ensemble des collaborateurs. Côté associés, nous répondons à des appels d’offres, nous montons des projets de fin d’année pour certains de nos clients, nous faisons de la veille et nous essayons d’inventer « l’après », le nouvel événement post COVID. Nous travaillons sur des solutions d’événements digitaux avec deux de nos partenaires.
Nous essayons aussi de communiquer positivement autour du plaisir et des atouts liés à l’organisation d’événements (même si ce n’est pas très à la mode en ce moment !!).
Côté organisation, nous avons mis en place, via l’outil Teams, une réunion d’agence hebdomadaire le lundi, et le vendredi c’est Coffee Teams avec nos autres collègues qui le souhaitent pour garder le lien et partager un moment sympa tous ensemble.
– Vos clients sont-ils actifs ? Quelle communication privilégient-ils dans cette période ?
– Pour le moment, nos clients ont mis tous leurs projets d’événements en stand-by et c’est bien compréhensible. Nous n’avons à ce jour aucune visibilité sur la reprise du secteur et sur les nouvelles modalités qui devront être mises en place pour pouvoir à nouveau faire vivre des événements. Néanmoins, nous avons eu des échanges et des messages de nos clients qui nous soutiennent et souhaitent continuer l’aventure évènementielle dès que ce sera possible. Ça donne de l’espoir et de l’envie pour la suite !
– En quoi cette période changera-t-elle la communication des marques et comment PASSE MURAILLE a-t-elle prévu de s’adapter ?
– C’est assez difficile de se projeter pour le moment car nous n’avons pas assez d’infos sur ce que sera demain. Mais il est certain qu’au moins dans un premier temps, la filière évènementielle va devoir s’adapter, se réinventer. Cela passera par des solutions digitales, ou un mix de live et de digital encore plus accentué (c’était déjà une tendance ces dernières années). La problématique sanitaire sera au cœur de nos recommandations avec des dispositifs adaptés à mettre en place pour rassurer organisateurs et participants. Mais il ne faudra pas oublier de re-donner du sens à la relation humaine, de re-créer du lien, d’apporter du fun et de la légèreté aussi. L’évènementiel a peut-être de beaux jours devant lui finalement car nous aurons tous besoin de nous retrouver « après ».
