Frédéric Cronenberger (Novembre) : « Vision et cohérence seront déterminantes »

Fred Cronenberger

Président de l’agence Novembre Creative Business Partner basée à Strasbourg et Paris, Frédéric Cronenberger explique comment l’agence est passée en mode confinement. Il dévoile également sa vision sur la communication de demain qui devra être agile.

 

– Comment NOVEMBRE s’est organisée depuis le début du confinement ?
– Chez Novembre, nous avons mis en place des gestes barrières dès le 2 mars et préparé techniquement le télétravail le 11. Ce qui fait que nous avons été opérationnels avant le confinement officiel. Nous avons deux implantations (Strasbourg et Paris), nous utilisons Slack et Google Meet régulièrement avec nos collaborateurs et nos clients en France et à l’étranger. Du coup, l’usage de la visioconférence a été plutôt naturel. Nous avons également opté pour la solution Zoom ce qui me permet d’animer des réunions générales hebdomadaires à 60 collaborateurs connectés en même temps.
En ce qui concerne la gestion de flux de production, nous avons un VPN qui a été étendu au télétravail. Nous pouvons assurer notre qualité opérationnelle et créative.
Pour la relation client, nous avons des process dont l’usage a été renforcé dû à la distanciation des équipes. Cela fonctionne bien et l’on tolère des ajustements de plannings et de délais, c’est en fait cadré et souple à la fois.
Pour les prospects, c’est idem, nous travaillons à distance en visio et selon nos cycles de relations habituels. Nous restons sollicités et avons des recommandations en cours.
Tous les managers conservent leurs rituels de réunions avec leurs équipes. Nous avons cependant recalé hebdomadairement des rendez-vous mensuels pour surveiller de près l’activité et pouvoir agir le cas échéant.
La mise en place de mesures gouvernementales a été étudiée et est activée en fonction de nos indicateurs.
Nous avons mis en place de l’activité partielle avec consignation du temps de travail sur notre logiciel de saisie des heures pour obtenir des rapports précis de l’activité et piloter en fonction, c’est du cas par cas.
Nous préparons également la reprise physique avec des mesures de précautions extrêmes et d’anticipation sur les décisions gouvernementales à venir (tests, masques, désinfection totale des locaux etc.)

– Vos clients sont-ils actifs ? Quelle communication privilégient-ils dans cette période ?
– Nous opérons sur 2 principales phases : la stratégie et l’opérationnel. Nous travaillons beaucoup en anticipation. Nous ajustons des stratégies en fonction de la réalité des marchés touchés par la crise et réfléchissons à des alternatives tout en conservant le cap. Ce serait une erreur de réagir à chaud, de tout remettre en cause. Nous avançons prudemment, mais nous avançons. Nous savons que les avantages se prennent dans ce type de périodes durant lesquelles il est tentant de se contracter et de désinvestir.
Les équipes avancent donc en stratégies et en opérationnel tout en conservant une relation suivie et adaptée avec nos clients.
Une partie importante de nos clients est dans le retail, nous avons stoppé les opérations de trafic mais travaillons le contenu de la marque, le branding, la présence à l’esprit et l’utilité globale de la marque. Nous préparons des actions pour la sortie du confinement, mais toujours avec un grand sens de la responsabilité.

– En quoi cette période changera-t-elle la communication des marques et comment NOVEMBRE a-t-elle prévu de s’adapter ?
– J’ai décidé de dévoiler notre stratégie, donc demain nous allons…. non, évidemment, je ne répondrai pas à cette question en ce qui nous concerne précisément.
Je peux cependant donner ma lecture. Je crois qu’une agence-conseil a toute sa place dans les enjeux d’une entreprise actuellement. La pratique de la communication publicitaire est devenue excessivement complexe en raison de la multiplicité des canaux de diffusion, de la transparence exigée des consommateurs ou clients, des discours de fond, des valeurs, etc.
Je dirais que notre métier est en mouvement perpétuel. Tout a changé sauf l’idée, la création ou devrais-je dire le concept créatif. La difficulté est d’avoir un concept de marque liquide qui génère de la cohérence sur tous les points de contacts. C’est cette réflexion que les entreprises doivent aborder, la vision, la cohérence et non des principes de postures. Le bon usage de la data, le partage d’expériences, la réflexion commune valent mieux que la subjectivité et le graphisme à bas prix. La communication coûte cher quand elle n’a pas d’objectifs mesurables.
Il faut apprendre à penser long terme et à travailler court terme, à savoir décider et agir, avoir le droit à l’erreur mais toujours garder le cap de la vision stratégique à l’interne comme à l’externe. La communication d’aujourd’hui et encore plus demain devra avoir des fondements robustes pour être agile. Notre métier est un investissement pas une dépense. Comprendre cela, c’est faire preuve de clairvoyance dans une période de crise.

Novembre Communication

 

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